Bien utiliser son épargne logement
Vous envisagez un projet immobilier à moyen ou long terme ? Pensez à ouvrir un Plan épargne logement (PEL), et à le garnir au fil de l’eau. C’est une tirelire efficace comptée par les banques comme de l’apport personnel.
Comment cela fonctionne ?
* Une phase d’épargne (obligatoire)
En sommeil ces dernières années, le bon vieux Plan Epargne Logement (PEL) retrouve des couleurs. Grâce à la rémunération peau de chagrin des livrets A et des super livrets, il devient à nouveau intéressant avec 2,5 %. A l’actif de ce placement: une stabilité de la rémunération. Elle n’a pas bougé depuis le 1er août 2003 !
Garanti à l’ouverture du plan, ce taux est fixe et valable toute la durée de vie du placement. A noter que cette rémunération monte à 3,5 % (soit une majoration de 1 % de la Prime d’Etat) si l’épargnant demande au terme de sa phase d’épargne un crédit.
Il existe plusieurs générations de PEL affichant différents niveaux de rémunérations.
Autre point fort du PEL : c’est une valeur sûre! Bloqués pendant quatre ans, les fonds logés y fructifient en douceur.
Quant à la fiscalité, elle est encore supportable même si elle devient de plus en plus envahissante. Ce placement est exonéré d’impôt sur le revenu, mais les intérêts générés sont soumis aux prélèvements sociaux de 12,1 %.
Pour tirer le maximum de ce placement, mieux vaut bien maîtriser les règles du jeu. Le versement minimum à l’ouverture est de 225 €. Ensuite, il faut alimenter le PEL au rythme de 45 € par mois (ou 135 € par trimestre, 270 € par semestre, 435 € par an). Ces versements sont souples et modifiables à volonté et à tout moment. Pas question d’y mettre plus que le plafond autorisé soit 61 200 €.
D’une durée de vie minimum de quatre ans, le PEL est prorogeable chaque année jusqu’à son dixième anniversaire. Au-delà de cette échéance, tout nouveau versement est interdit et la Prime d’Etat et les droits à prêts sont gelés. Néanmoins les sommes continuent de fructifier (à taux hors prime d’Etat).
Les titulaires de PEL ouverts dans les années 1997, 1998 et 2000 n’ont ainsi pas intérêt à les « casser » en raison des rémunérations garanties à des taux exceptionnellement élevées.
* Une phase de prêt (facultative)
Comme son nom l’indique, l’épargne logement constitue une aide pour faciliter le financement d’une acquisition immobilière. Etre titulaire d’un Plan épargne logement (PEL) ou d’un compte épargne logement (CEL) permet de bénéficier de façon quasi automatique d’un prêt immobilier à un taux fixe. Contrairement aux prêts libres, le montant de ce prêt est strictement réglementé par l’Etat. Il dépend à la fois de l’épargne versée et de la durée de remboursement choisie.
Arrêté par les pouvoirs publics, le taux d’intérêt du PEL est identique dans toutes les banques. Fixe, il est garanti le jour de la souscription et ne peut en aucun cas être négocié. La durée de remboursement va de 2 à 15 ans et le montant emprunté est plafonné à 92.000 euros pour un PEL et à 24.000 euros pour un CEL.
Bien qu’actuellement les taux des crédits libres soient meilleur marché que les taux du PEL, ne jetez pas trop vite ce placement aux orties. Personne ne sait à quel niveau se situera le taux des prêts libres dans quatre ou cinq ans. Si les taux remontent fortement, celui de votre PEL ou CEL (à ce jour déjà connu) sera peut-être devenu intéressant.
La demande de prêt doit s’effectuer au maximum une année après le retrait des fonds du plan et du compte. Pour le PEL, la demande de prêt est possible dès la troisième année, mais la prime d’État sera réduite de moitié. Même après dix ans, l’accès au crédit est encore possible.
Pour obtenir ce crédit, il faut s’adresser à l’établissement dépositaire du compte ou du plan, ou auprès de la banque qui va accorder le prêt principal. Cette dernière peut accorder ce crédit dès lors qu’elle dispose des attestations des droits acquis du plan ou compte logé dans un autre établissement.
Pour acheter quoi ?
L’épargne logement est tout terrain. Elle finance l’achat de la résidence principale située en France, neuve, récente ou ancienne (avec ou sans travaux); la résidence secondaire neuve pour l’habiter ou la louer; un investissement locatif (neuf ou ancien) non meublé; un terrain à bâtir; une place de parking ou un garage (situés à proximité de la résidence principale) sans oublier des travaux d’extension, d’amélioration ou d’agrandissement de la résidence principale.
Un prêt pour qui ?
Seul le titulaire d’un CEL ou/et d’un PEL peut demander ce prêt immobilier. En effet, au cours de la phase d’épargne, vous avez engrangé des droits à prêt. Il s’agit en quelque sorte de « points » qui s’accumulent au fur est à mesure que votre épargne gonfle et fructifie. Plus ces « points » sont nombreux, plus votre droit à prêt est important.
Pensez aux transferts de droits à prêt !
Saviez-vous que vos droits à prêt (mais pas l’épargne accumulée) peuvent être majorés ? En effet, vous pouvez les cumuler avec ceux de vos proches, à condition qu’eux-mêmes soient titulaires de plan et de compte. Dans la liste des heureux élus autorisés à vous céder leurs droits à prêt, on compte: votre conjoint; vos ascendants; vos descendants; vos oncles et tantes, vos frères et sœurs ou ceux de votre conjoint; neveux et nièces etc.
Inversement, vous pouvez également céder à ces personnes vos droits à prêt. Ce transfert ne signifie pas donner son épargne ou les intérêts générés par le placement.